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La difficulté
Les règles de base
Exemple : The Munster cloak
Savoir quand respirer pose problème à presque tous ceux qui apprennent la musique irlandaise sur le tin-whistle ou la flûte. Dès que vous commencerez à jouer des danses, vous serez confronté à cette difficulté.
Contrairement à certains styles (comme la musique classique) où le compositeur ménage des endroits pour placer les respirations, la musique à danser irlandaise est un flot ininterrompu. Après tout, les joueurs de cornemuse, violon, accordéon et autre banjo n'ont pas besoin de s'arrêter pour respirer. Vous allez donc devoir deviner où mettre les respirations.
En fait, l'art de respirer consiste pratiquement à faire des respirations une composante de la musique. Alors que les interprètes de musique classique s'efforcent de rendre leur respiration inaudible, les musiciens traditionnels s'autorisent des inspirations relativement bruyantes. Certains styles traditionnels utilisent même la respiration comme un outil pour mettre le rythme en valeur.
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Comme pour les coups de langue, si vous venez d'un autre style de
musique, vous allez avoir besoin de désapprendre certains
réflexes conditionnés. Les musiciens irlandais placent
certaines respirations à des endroits qui peuvent sembler
très étranges à un musicien classique, mais ils
savent ce qu'ils font !
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Voici quelques règles générales à garder en tête avant d'aborder la pratique.
Nous allons illustrer ces règles sur The Munster cloak (parfois intitulé The Spanish cloak).
J'ai indiqué des noires qui peuvent facilement être raccourcies pour permettre une respiration rapide. Il est possible de respirer à n'importe lequel de ces endroits (pas tous à chaque fois, bien sûr). La croix signale un endroit où la respiration est fortement déconseillée.
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The Munster cloak (190K) |
Cet extrait illustre chacune de nos "règles de base". Premièrement, raccourcir les notes. Bien qu'il ne s'agisse pas d'un air de danse (je vous prie de ne pas insulter cette noble pièce en lui donnant le nom de valse !) il est certainement nécessaire de ne pas interrompre la pulsation. Ici, je n'ai pas eu besoin de sacrifier de note.
Deuxièmement, respirer après une note forte. Toutes les noires marquées ont un poids important dans le développement de la mélodie. Que se passe-t-il si l'on respire avant une note importante ? Écoutez la reprise de la deuxième ligne où je respire à l'endroit indiqué par une croix. A mon avis, le Si aigu à la mesure 5 de cette deuxième partie est le point culminant du morceau. C'est une très mauvaise idée de respirer juste avant !
Troisièmement, ne pas respirer en fin de section. Dans ce morceau (comme dans beaucoup d'autres), chaque section est reliée à la suivante par un "conduit" constitué d'un groupe de notes de transition. Respirer entre ces notes affecterait l'écoulement de la mélodie. (Vous avez sûrement remarqué que j'ai fait une fausse note pour pouvoir respecter cette règle.)
Enfin, éviter les respirations systématiques. La musique traditionnelle est répétitive par nature. Il est donc important d'éviter des respirations trop prévisibles correspondant à des structures rigides.
Je rajouterai peut-être quelques exemples un jour. En attendant, lisez la section sur les gigues. On y apprend entre autres choses comment sacrifier une note pour placer une respiration.
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Dernière mise à jour : 27 août 2002
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